Introduction
Comment donner sens à nos entreprises, par exemple, celles qui nous poussent au voyage, à l’exploration d’un espace proche ou lointain à travers telle ou telle forme d’expédition, voire au départ pour des aventures extrêmes ? Si l’aventure est une tentation légitime, son inverse, la sédentarité ne l’est pas moins. Car l’habitude le dispute ici à la nouveauté ; elle en reste aussi attachante et ce en fonction des circonstances. Qu’est-ce donc qui peut justifier de partir plutôt que de rester ? Quel sens conférer à une expédition ? Pourquoi partir ? Vers quoi et quel bénéfice en tirer ? Certes le recours au terme sens est plurivoque, d’où justement son équivocité, du fait notamment de son usage obligé et passe-partout mais malgré tout, on ne saurait faire l’économie d’un tel usage pour qui entreprend une aventure car se redire à soi-même voire expliciter le sens que l’on attribue au voyage que l’on entreprend, c’est déjà pour le voyageur ou l’aventurier s’assurer que la rationalisation que l’on formule pour soi-même ou à destination de ses proches sera génératrice d’une persévérance dans la poursuite de la dite aventure, gage indispensable pour atteindre l’objectif fixé et donc esquiver l’une ou l’autre forme de renoncement ou de possible abandon. En conséquence, si nous voulons répondre à la question initiale posée en ce début de propos, commençons par situer le voyage ou l’expédition ou encore l’aventure comme une activité délibérée qui repose sur l’une ou l’autre forme de projet, formulé ou implicite, et questionnons ce qui fait le succès actuel du projet, qu’il s’agisse du projet de voyage comme du projet de carrière ou encore du projet de formation, un projet pourvoyeur de sens pour son auteur à travers l’un et l’autre, voire l’un ou l’autre des cinq sens susceptibles de le traverser et de donner une légitimité personnelle et/ou sociale à cet auteur ainsi qu’à son voyage ou à son aventure.
Pourquoi partir en voyage ou en expédition ?
Le voyage comme toute expédition est cette sortie intentionnelle de chez soi pour partir explorer momentanément un espace autre, un ailleurs qui nous confronte à notre désir de découvrir l’exogène, le différent, l’inhabituel au regard de l’homogène que représente son propre chez soi. Ce voyage prend donc sens dans la mesure où il nous conduit à faire l’expérience de l’hétérogène, que nous le menions en explorateur, en randonneur, en promeneur, en passage ou en pèlerin, en quête de l’une ou l’autre forme d’altérité susceptible de nourrir un contraste voire une rupture avec la familiarité routinière du domicile.
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