Introduction
Le champ de l’orientation scolaire et professionnelle est aujourd’hui en effervescence. Nous pouvons facilement nous faire les témoins de ses soubresauts provoqués par la conjonction de différents phénomènes, en partie liés aux évolutions technologiques. Il s’agit, entre autres, de la large diffusion de la culture du numérique et de ses temporalités présentistes, ainsi que du déploiement de l’intelligence artificielle jetant une énigme sur l’organisation à venir des postes de travail susceptibles d’être encore disponibles. Au moment où s’impose une orientation tout au long de la vie, nous assistons paradoxalement à de continuelles réorientations dans les parcours de vie adulte, avec leurs ruptures souhaitées ou imposées, leurs transitions, leurs périodes d’inactivité plus ou moins prolongées. Parmi la diversité des mobilités observées, notre attention a été attirée par des transitions et reconversions volontaires aux formes particulières et inattendues. Ce sont par exemple des changements de métiers initiés par des personnes qui sont pourtant satisfaites de leur choix d’activité originelle, des cadres qui se réorientent vers des métiers déclassés socialement, ou encore des adultes qui se dirigent vers des professions peu voire non valorisées socialement. Autant de transitions inattendues, inhabituelles, qui amènent notamment à interroger le(s) sens à donner à ces continuelles réorientations, en particulier lorsqu’elles peuvent sembler atypiques. Dans ce chapitre, il sera d’abord fait état de ce que nous définissons comme transition et reconversion professionnelle et comme rupture intentionnelle et inattendue, puis nous analyserons le sens du travail au regard de ces formes de transitions particulières à partir de données empiriques issues de deux recherches de terrain.
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